Ceux qui ont fait la grève de 2012 savent qu’il ne s’agit pas, justement, d’une simple grève. Vaste crise sociale qui plonge ses racines dans les tensions de classe et dans la gestion de l’éducation québécoise, le printemps érable bouscule un gouvernement enlisé après neuf ans au pouvoir, révèle l’instrumentalisation de la justice par les autorités ainsi que l’hypocrisie et la violence du corps policier, et surtout fait mentir tout un cortège de commentateurs qui qualifiait depuis des années la jeunesse d’égocentrique et de dépolitisée.